Rencontre avec Vanessa Segonne et Sylvain Alessandri, documentaliste et photographe au sein de la mission communication de l’ATC

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Johanna HANDEL-MARCHIONI

Reporter de Territoire /Rédactrice

Rencontre avec Vanessa Segonne et Sylvain Alessandri, documentaliste et photographe au sein de la mission communication de l’ATC

15/02/24

Au sein de la Mission Communication de l’ATC, Vanessa Segonne, documentaliste et Sylvain Alessandri, photographe sont respectivement chargés de l’enrichissement et de la gestion du fonds documentaire pour la première, depuis 26 ans et du fonds iconographique pour le second, depuis 13 ans.

Les deux fonds précités composent le CDI, centre de documentation et d’information et la médiathèque dont est dotée l’ATC depuis plus de 25 ans.

Si le métier de documentaliste requière une très bonne connaissance des techniques de recherche et d’indexation documentaire et du secteur du tourisme, un sens artistique aiguisé et une parfaite connaissance de la région et de ses acteurs sont les qualités indispensables de celui de photographe.

Grande technicité, curiosité et rigueur sont les points communs de ces deux spécialistes qui connaissent sur le bout des doigts les spécificités du tourisme insulaire.

Vanessa et Sylvain nous font partager leur parcours et découvrir leur mission

Vanessa, quelles sont vos missions au sein de la Mission Communication ?

Vanessa : Au sein de la Mission Communication, j’exerce le métier de documentaliste et suis chargée de gérer le Centre de Documentation et d’Information (CDI) de l’ATC. J’assure en outre, l’animation du site professionnel atc.corsica en tant que webmaster déléguée. De plus, Je collabore également avec le responsable de la Mission Communication pour la mise en œuvre de la communication interne et externe.

Sylvain, quelles sont les vôtres et quelles sont les compétences inhérentes à votre métier ?

Au sein de la Mission Communication, je suis responsable, entre autres missions, de la gestion du fonds iconographique et de l’alimentation régulière de la médiathèque. Je crée du contenu en réalisant des reportages photo et vidéo en conformité avec la stratégie de l’institution et les plans de communication. Je représente l’ATC lors des missions sur le terrain et participe à couvrir des événements grand public ou professionnel. Je dois répondre de façon ciblée aux diverses sollicitations de recherche et de prêts de visuels internes ou externes en m’assurant du respect des droits de cessions et de propriété intellectuelle. Il m’incombe de trouver ou de faire les meilleures images, qui seront les plus adaptées aux opérations de communication en fonction des cibles et des supports.

Il est indispensable pour cela d’avoir une parfaite connaissance de la médiathèque et de son contenu mais également de la destination, des orientations et enjeux de l’Agence du Tourisme de la Corse et d’avoir une parfaite maitrise des méthodes de classement, d’archivage et des logiciels informatiques adéquats.

De quoi sont constitués vos fonds respectifs ?  Quelle en est la valeur ajoutée au sein d’une Institution comme l’ATC ? 

Vanessa : Le fonds documentaire de l’ATC comprend une variété de ressources sur le tourisme en général et sur le tourisme en Corse en particulier, allant des ouvrages et magazines aux études et publications de l’observatoire de l’ATC, et abordant toutes les thématiques telles que la réglementation, l’économie, les comportements des clientèles, les tendances actuelles du tourisme en passant par le développement durable, et une veille sur les destinations concurrentielles de la Corse.  

Il existe plusieurs avantages tant pour les collaborateurs internes de l’institution que pour les professionnels du tourisme :

– avoir un accès à l’information concernant la réalisation de projets, les décisions et les activités de l’Institution,

– disposer d’une information à jour sur les tendances, les réglementations ou les innovations grâce à une veille informationnelle constante,

– bénéficier d’une aide à la recherche pour la réalisation d’études des collaborateurs,

– profiter d’un gain de temps pour les collaborateurs qui ont à leur disposition des documents pertinents leur permettant de se concentrer sur leurs propres missions.

Sylvain : L’ATC s’est dotée dès sa création d’une médiathèque qui a évolué en termes de taille et de besoins au fil des années eu égard à la place grandissante de l’image dans la communication en général et notamment pour la promotion et l’explosion des réseaux sociaux en particulier.

Les images faites lors de mes déplacements, mais également celles que j’ai la possibilité de faire à titre personnel et que je cède à l’institution composent le fonds iconographique de l’ATC, également enrichi par d’autres collaborateurs de la mission communication : Johanna Marchioni, reporter de territoire et Michel Rosecchi, vidéaste notamment. Le fonds photographique est essentiellement composé de photos faites en interne mais nous y intégrons également des photos issues d’achats sur une banque d’images à laquelle l’agence est abonnée annuellement afin de pouvoir répondre à des demandes spécifiques de manière rapide.

La médiathèque comprend donc une sélection d’images destinées à enrichir nos outils et actions de communication promotionnels (photos de lieux emblématiques, de paysages de montagne et littoraux, de visuels patrimoniaux, mobilité douce, d’activités sportives et nautiques, de gastronomie ou de moments conviviaux …) mais également des clichés institutionnels immortalisant notre présence lors de salons, réunions, séminaires ou commissions. Elle contient également des vidéos, des rushs et montages divers sur les mêmes thématiques et différents travaux d’infographie, de type plaquettes, rapports d’activité, guides, cartes thématiques, affichages, dépliants, infographies destinées aux réseaux sociaux etc…

Les avantages de posséder une médiathèque en interne sont nombreux : 

Elle permet d’accéder à des photos et vidéos en haute définition, de dynamiser notre communication grâce à des visuels impactant qui incarnent notre vision de la Corse, d’accéder à un choix de visuels variés couvrant de nombreuses thématiques catégorisées par territoire et centres d’intérêts (sport et loisirs, nature et paysage, histoire et patrimoine, gastronomie, événements).

Vanessa, par quel public êtes-vous sollicitée ?

Les collaborateurs de l’ATC sont les principaux utilisateurs du fonds documentaire, mais les étudiants de l’Università di Corti, ou même d’ailleurs, sont également demandeurs, pour preuve, cette année un étudiant italien en thèse s’est déplacé pour consulter notre fonds. Les porteurs de projets et professionnels du tourisme peuvent également avoir besoin d’informations, et nous les accueillons et renseignons avec grand plaisir.

Le contact avec les demandeurs externes se fait principalement par mail, et même si le cas se produit plus rarement aujourd’hui, des utilisateurs peuvent venir en consultation dans les locaux de l’ATC.

Sylvain, à quelles occasions est utilisée notre médiathèque (photos et vidéos) ? Quelles sont les règles d’utilisation ?

Les photos et vidéos servent bien entendu en interne pour la création et l’illustration de tous nos supports de communication (flyers, plaquettes, rapports d’activité, cartes touristiques, guides thématiques, sites internet, réseaux sociaux) mais aussi à illustrer toutes nos actions sur le terrain, telles que les salons sur écrans géants, ou les campagnes TV, digitales, ou d’affichage.

Il faut garder à l’esprit que la médiathèque est également la mémoire de notre institution de par les thématiques traitées mais aussi les moments de vie de celle-ci. Concernant les règles d’utilisations, l’emprunteur a l’obligation légale de citer l’ATC comme propriétaire du fichier par le copyright (ATC et le nom du photographe ou vidéaste) ou le nom du photographe créateur de façon visible ou à proximité immédiate de la photo lorsque c’est un achat de fichier sur une banque d’images. Les prêts ne valent que pour l’emprunteur et aucun usage commercial ou publicitaire n’est autorisé.

L’accomplissement de vos missions nécessite une grande rigueur ainsi qu’une grande organisation, quels sont les outils qui vous permettent de les mener à bien ?

Vanessa : Le logiciel de gestion documentaire constitue l’outil fondamental du métier de documentaliste, logiciel dont nous nous sommes dotés dès mon arrivée à l’ATC. Ce logiciel a pour avantage d’avoir intégré le thésaurus du Tourisme & des loisirs qui me permet de garantir une terminologie standard et une cohérence dans la classification et la recherche des informations. Cet outil documentaire permet de référencer, d’organiser et gérer efficacement une grande quantité de documents offrant des fonctionnalités telles que la classification, l’indexation, le catalogage, ce qui facilite la recherche et l’accès aux informations pertinentes. Il me permet également d’améliorer la communication et la collaboration entre les utilisateurs, en assurant une compréhension commune des concepts et des termes utilisés.

Plus récemment, les outils de communication et de collaboration ont été mis à notre disposition afin de faciliter la communication interne et externe comme le site institutionnel atc.corsica,  enrichi quotidiennement d’informations à destination des professionnels & institutionnels du tourisme, ou encore d’outils comme les espaces de partage internes (teams ou google drive). L’objectif ultime du métier est de proposer une réponse adaptée et pertinente aux utilisateurs.

Sylvain : La difficulté de nos métiers et ce depuis l’explosion du numérique réside dans le fait que les fichiers s’amoncèlent très vite et en grand nombre dans divers dossiers, éparpillés sur des disques durs ou sur le serveur de l’agence. Quand vient le moment de remettre la main sur une image en particulier, les difficultés commencent. Où est-elle rangée ? Comment est-elle nommée ? … Pas facile de retrouver une image parmi des milliers d’autres enregistrées.

C’est ici que les gestionnaires d’images démontrent toute leur utilité. Me concernant j’utilise les outils les plus répandus dans le domaine de la création, adobe Photoshop pour le traitement photo, Première pour la vidéo et XnView pour l’indexation.

Sylvain, comment s’organisent les captations d’image et dans quelles occasions les réalisez-vous ?

Que ce soit au niveau institutionnel ou promotionnel, pour le reportage photo, vidéo, les interviews, pour la couverture évènementielle, nous définissons un planning de déplacement pour cadrer le reportage dans le temps. Un brief est également fourni pour nous permettre de rendre le maximum de matière brute pour l’étape du traitement et du rendu et surtout de manière ciblée.

Nous répondons aux sollicitations du service promotion que ce soit dans le domaine du MICE ou de la réalisation de contenu pour les réseaux sociaux ou autre.

Pour exemple, tous nos déplacements sur les salons par exemple sont précédés d’une fiche technique élaborée par notre chargée de communication dans laquelle nous trouvons tous les renseignements nécessaires à la bonne tenue et au déroulé de notre reportage. A chacun par la suite de l’adapter aux réalités du terrain et aux contraintes liées.

Vanessa, vous réalisez et diffusez quotidiennement une revue de presse spécialisée tourisme à l’adresse des collaborateurs de l’ATC de quoi est-elle constituée ?  Comment la réalisez-vous ?

La revue de presse repose sur les abonnements souscrits ainsi que sur l’utilisation de diverses sources numériques, ce qui inclut les journaux régionaux, les magazines, les sites web d’actualités touristiques ou des newsletters. La sélection des articles est basée sur la pertinence et la représentativité des différents points de vue sur une même information.

Bien entendu, une information est définie comme pertinente dès lors qu’elle est en relation étroite avec la Corse, ou que son modèle peut se transposer chez nous aujourd’hui ou dans un avenir plus ou moins lointain, le tourisme étant en constante évolution.

A l’inverse, nous ne qualifierons pas de pertinente pour nous aujourd’hui, une étude sur le tourisme fluvial, de même qu’une étude sur les flux touristiques du marché indien …

Quels sont les différents supports utilisés mis à votre disposition pour la diffusion et le stockage de vos informations tant en interne qu’en externe ?

Vanessa : Un espace dédié au stockage physique des ouvrages, consultables par tous, se trouve dans les locaux de l’ATC. Cet espace est appelé, depuis sa création en 1998, le Centre de Documentation et d’Information (CDI), non sans rappeler les espaces consacrés dans les collèges et lycées et qui offrent un accès aux ressources documentaires tout en favorisant les échanges et les interactions.

Concernant les études au format numérique, pour l’heure, seul un serveur partagé permet de mettre à disposition de l’interne toutes les informations.

Notre site internet institutionnel, les revues de presse et nos newsletters internes et externes représentent les principaux moyens de diffusion des  informations.

Sylvain : Notre médiathèque hébergée sur les serveurs de l’ATC est le principal espace de stockage et regroupe l’ensemble de nos images, vidéos, infographies et autres documents.

Calameo est aussi utilisé pour le partage de nos albums photos mensuels et nos différentes publications institutionnelles.

Les photos et vidéos sont diffusées lors de toutes les actions de communication de l’ATC, print, web, réseaux sociaux….

https://www.calameo.com/accounts/7255096

Quelles ont été les évolutions techniques de vos outils et métiers respectifs au fil du temps ?

Vanessa : Le métier de documentaliste a évolué considérablement au fil du temps en réponse aux avancées technologiques : pour l’anecdote, on est passé d « Electre » sur minitel pour accéder aux bases de données bibliographiques au full web, accès quasiment illimité !

Aujourd’hui une variété de plateformes de recherche et d’accès à l’information en ligne, telles que les bases de données bibliographiques, les bibliothèques numériques, les archives en ligne et les portails documentaires permettent de disposer de différentes sources fiables.

Pour répondre à cette évolution vers le tout numérique, je repense actuellement l’organisation de l’information au sein de l’ATC : dans un premier temps, je procède à un désherbage, c’est-à-dire à la suppression des documents obsolètes, redondants ou non pertinents, afin de maintenir à jour et efficace notre fonds documentaire, qu’il soit physique ou numérique. Ensuite, je travaille à référencer et indexer les études disponibles et à les intégrer dans un système de gestion électronique de documents afin de les rendre accessibles sur une plateforme interne commune, favorisant ainsi leur accessibilité et leur consultation aisée pour les collaborateurs.

Sylvain : Aujourd’hui les images sont stockées sur un serveur de fichiers en interne. Lorsqu’un membre de l’agence cherche une photo, il n’est jamais sûr de savoir s’il a le droit de l’utiliser/partager et comment. La recherche est longue et fastidieuse. Pour les partager, il faut des liens de partage web ou bien surcharger les boîtes mails des interlocuteurs.

Aussi, afin d’être plus efficace et performante sur le sujet, l’ATC est en train de se doter d’une solution DAM, (pour Digital Asset Management), espace dédié qui permettra aux salariés, mais aussi à nos différents partenaires, d’accéder de manière ciblée et contrôlée à l’ensemble de notre médiathèque, nos contenus numériques, photos, fichiers créatifs, vidéos, présentations, documents etc… Nous pourrons stocker tous types de fichiers sans limite de taille et de nombre. Les fichiers seront organisés et partagés plus efficacement en interne et en externe. Cette nouvelle solution de gestion photographique-multimédia permettra ainsi de fluidifier notre production éditoriale.

Au-delà d’un simple outil, c’est également un important travail sur le langage documentaire qui sera prochainement engagé et cela nécessiter de connaitre et de maîtriser les méthodes de classement, d’archivage et les logiciels informatiques les plus performants.

Maintenant, parlez-nous un peu de vous. Vanessa comment vous êtes-vous tournée vers le métier de documentaliste ?

Des études littéraires m’ont orientée vers le métier de documentaliste. Ma passion pour les livres, mon envie de découvrir et de toujours apprendre ainsi qu’un certain goût pour les techniques documentaires ont surement joué un rôle déterminant dans ce choix de métier.

En effet, toujours rechercher, essayer de trouver la réponse la plus adaptée aux interrogations tout en assouvissant ma curiosité, a été décisif. Cette motivation continue à me guider dans mon quotidien, aussi bien professionnel que personnel.

Sylvain, vous êtes photographe professionnel, quels sont vos sujets de prédilection ?

Ma photo tend le plus possible vers le réalisme, que le sujet soit l’humain ou un objet de la vie quotidienne, elle est prise généralement sur le vif.

Je pratique une photo « documentaire » à laquelle s’ajoute bien sur ma sensibilité, mon regard sur les gens, sur des sujets, ou des situations spontanées … Une tendance que j’ai pu développer et affiner tout d’abord lors de mes études préparatoires d’arts visuels et décoratifs, mais aussi dans mon parcours artistique universitaire puis professionnel. J’aime une photographie résolument simple, saisir l’instant et travailler avec la lumière naturelle. J’aime le rapport à l’autre et le contact humain qui demeurent très important dans ma photographie.  Mes photos sont souvent prises dans des endroits imprévisibles. Mon autre sujet de prédilection est l’architecture que je pratique aussi régulièrement.

Et puis il y a la Corse, bien entendu que je parcours depuis plus de 40 ans : la terre ou je suis né, celle où j’ai grandi, où sont mes racines, ma famille et mes amis. En corse tout est réuni pour pratiquer la photo : les paysages, les hommes, l’histoire, la mémoire, la lumière … difficile de rêver mieux comme endroit, en termes d’épanouissement, de lien affectif, d’inspiration. Mon village Piana fait partie de ces endroits où j’aime prendre mon temps et lâcher prise… Le Cap Corse a aussi une grande place dans mon cœur, et c’est toujours avec le même bonheur que je m’y rends, pour travailler ou pour buller, depuis de nombreuses années.

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