Croissance durable et inclusive du tourisme mondial : Nanette Maupertuis, voix de la Corse à Vienne
Nanette Maupertuis, présidente de l’ATC était jeudi et vendredi l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) à Vienne afin de prendre part à une réunion au sommet autour de l’avenir du tourisme mondial. Hauts représentants et experts versent ainsi au débat la nécessaire mutation du Secteur N°1 de l’économie à l’échelle planétaire. Il représente 4,1% du PIB, 5,9 % de l’emploi et 21,3% des exportations aux services. Mais les chiffres ne tiennent pas lieu de politique. C’est le principal message qui vient d’être délivré. Car le secteur doit évoluer vers une « croissance durable et inclusive. » ». Le mot d’ordre de cette session insolite ? « Repenser les stratégies de tourisme pour les mettre au service d’une croissance durable et inclusive. » A l’appui, des recommandations. Et La Corse citée en exemple. Notre île a servi ainsi de focus au débat portant sur : « le tourisme, un catalyseur de la croissance verte ».
Pour l’OCDE, le constat est sans appel. Depuis Vienne, les pouvoirs publics sont affirmatifs « L’avenir du tourisme sera soumis à des changements sociaux, économiques, politiques, environnementaux et technologiques de grande ampleur apportant de nouveaux défis ainsi que de nouvelles opportunités. »
Ces évolutions empruntent le vocable générique de « mégatendances ». Parmi elles : l’évolution de la demande, la mobilité des voyageurs, les nouvelles technologies. L’essor du développement durable.
Aussi, le cap est résolument mis vers « la refonte d’un modèle ». Une rupture est actée « En 2040, le visage du tourisme aura changé de fond en comble. » Dans ce contexte, les pays membres de l’OCDE ne voient que des avantages à coopérer. Et plaident pour une approche intégrée et plurielle des politiques touristiques. Toutes doivent ainsi converger vers une « croissance verte et inclusive. » A l’image de la stratégie développée par l’ATC qui ambitionne de faire de La Corse « l’‘île verte de la Méditerranée ». Une stratégie citée en exemple.
« Ne pas tuer la poule aux œufs d’or »
« C’est un challenge » a précisé d’emblée Nanette Maupertuis, présidente de l’ATC. Dans ce droit fil, elle a pris soin d’expliciter à ses différents interlocuteurs le nécessaire équilibre entre préservation et développement, équilibre vécu comme la pierre angulaire de la feuille de route du tourisme. Car, «il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or », a-t-elle pris soin de renchérir. Chez nous, chacun sait bien que le tourisme est la principale ressource de l’économie insulaire. Prendre en considération les effets néfastes d’une croissance non maitrisée a été aussi évoquée. « Canaliser les flux touristiques de La Corse sans impacter l’économie » a nourri les échanges.
Le cas des sites dits « sensibles » a été abordé. Comme Les îles Lavezzi, (190.000 visiteurs à l’année et 5 500/ jour en haute saison), Les aiguilles de Bavella (9 000 visiteurs/ jour en haute saison) ou encore la vallée de la Restonica (1 000 personnes/ jour en moyenne ; 1 400 personnes/ jour rien que sur le seul mois d’Août 2019 -enquête OEC-ATC-Université de Corse.
Enfin, le nécessaire partenariat public-privé a lui aussi été abordé.
Au-delà du constat, des réponses à apporter aux défis du moment : La transition écologique comme objectif et comme moyen.
En écho au modèle touristique Corse qui a été présenté, les membres de l’OCDE ambitionnent de mettre en place une stratégie à long terme écologiquement durable. A Vienne, une seule et même philosophie : mieux gérer les effets du tourisme, mieux favoriser les retombées sur l’économie et contribuer à ce que les fruits de la croissance touristique soient largement répartis dans la société.
Depuis Vienne, deux nouveaux projets de l’ATC en lien avec la CRPM (conférence des régions périphériques maritimes) ont été présentés en avant-première. Ils contribueront à n’en pas douter à battre en brèche le slogan « soleil et plages »
Objectif désaisonnalisation avec le très original « Wintermed » « La Méditerranée en hiver » – acronyme de -Winter Islands Network for all year round Tourism Expérience in the MEDiterranean) – Il s’agit d’une stratégie transnationale de destination touristique durable et désaisonnalisée associant 6 Etats (Italie-Grèce-Croatie-France-Chypre-Espagne) parmi les villes retenues : Ajaccio, Majorque, florence, Rennes, Dubrovnik, Barcelone, Palma de Majorque, Rhodes, Porec, Larnaka, Attia. Des comités de pilotage se sont déroulés en Décembre. Le projet va durer trois ans. A l’issue, un rendu final avec l’ensemble des partenaires qui aura lieu en Corse. Parallèlement, L’ATC a été désignée « chef de file de la communication interne et externe ». Budget alloué sur 3 ans pour l’opération wintermed :2.65000€
Renforcer les liens entre patrimoine et tourisme durable dans les zones côtières avec « Destimed »
Ce projet ambitionne de constituer à l’échelle de coopération supra-territoriale un MEC (consortium écotouristique). La finalité ? construire des standards durables et des produits écotouristiques dans les parcs marins, territoires protégés du littoral. Parmi les sites pressentis pour la Corse : Celui de Porto -Scandola. Coût total : 3. 512.000 Euros pour une période de 3 ans.
Corse Net Infos du 14/12/12